Ce promontoire rocheux est un endroit privilégié pour admirer un paysage exceptionnel.
La rive médocaine
A la ligne d’horizon s’étend la lande girondine,forêt de pins maritimes.
Le vignoble s’est développé sur une étroite bande de graves -2 à 5 km de large-, terroir de qualité qui donne des crus exceptionnels. Du sud au nord se succèdent les appellations Margaux, Moulis, Listrac, Saint-Julien et Pauillac.
En bordure une zone de marais longe l’estuaire.
Cette rive gauche est plus basse que la rive blayaise. C’est un accident géologique - une faille - qui explique cette dissymétrie. Les calcaires de la rive droite du Tertiaire - en particulier le "calcaire de Plassac" qui affleure sur ce promontoire - se retrouvent en Médoc en profondeur sous les sables et graviers.
La mer de Garonne
On désigne parfois sous cette expression l’ensemble estuarien.
Le vaste plan d’eau que constitue l’estuaire -le plus important d’Europe avec ses 80 km de long, ses 12 km de large au niveau de Mortagne, 3 km au droit de Plassac- s’est logé dans l’angle de faille, l’accident géologique. Il est animé de puissants courants de marée, agité parfois par de fortes tempêtes. Il est chargé d’alluvions qui mettent très longtemps à sortir dans l’océan et un "bouchon vaseux" oscille au rythme des marées.
L’archipel de Garonne est constitué des îles, résultat du dépôt de ces alluvions. L’ Ile Verte, chère à Pierre Benoit et au bâtonnier Siré fait partie du territoire communal. Elle se situe à l’extrémité nord d’un ensemble d’ îles qui ont fait leur jonction aidées bien souvent par les travaux de l’homme: Ile Cazeaux, Ile du Nord et Ile Verte. Vers le nord on aperçoit l’Ile Pâté et on devine au loin un autre ensemble ilien.
A marée basse devant Plassac un banc de sable apparaît. Ce "banc de Plassac" commence à être colonisé par la végétation dont on voit la tâche verte. Ainsi va la vie de ces îles : elles apparaissent et disparaissent si l’homme ne les protège pas.
Le verrou Blayais
Au nord de Blaye les coteaux ou les falaises qui dominent l’estuaire s’en écartent. Le promontoire rocheux sur lequel se situe la citadelle est le dernier point stratégique pour qui veut surveiller la voie maritime et protéger Bordeaux . Les Romains y installèrent un "castrum" sur la "belli via", le chemin de la guerre entre Bordeaux et Saintes. Les défenses de Blaye furent souvent aménagées; c’est Vauban qui leur donna leurs formes les plus abouties et pour interdire le passage, compléta le dispositif avec Fort Médoc et Fort Paté sur un îlot apparu vers 1670. Ainsi fut construit le "verrou de Blaye" qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO;
Le site de Plassac
La partie du village visible depuis le panorama est sans doute la plus ancienne. Elle se situe au bas du coteau qui descend avec des ruptures de pente vers l’estuaire. Un liseré de marais borde la rive. Tout proche, le chenal - estey - qui pénétrait sans doute davantage dans les terres, offre un abri très sûr.
La villa gallo-romaine, riche palais aristocratique s’est installée sur une terrasse artificielle et profitait du paysage magnifique sur l’estuaire.
Les constructions moins prestigieuses se disposent en arcs parallèles en suivant les courbes de niveau avec les jardins en arrière de l’habitation: une disposition originale qualifiée "à l’italienne" par les urbanistes.
On distingue aussi quelques belles bâtisses, style Second Empire qui sont venues s’intercaler entre les "villages" et bien sûr, les constructions modernes qui montent à l'assaut du coteau.
La Vierge des marins
Cette statue a été érigée sur ordre du Cardinal DONNET, archevêque de Bordeaux et bénie par lui le 8 juin 1874. Elle rappelle la dévotion très ancienne rendue à la Vierge de Montuzet. On prétend que cette décision épiscopale fait suite à un vœu du prélat. Celui-ci, rentrant par bateau d’une tournée en Médoc, se trouva pris dans un violent coup de vent. Le naufrage semblait inévitable et le cardinal plaça, par la prière, l’embarcation sous la protection de la Vierge. L’accalmie se produisit alors que le bateau se trouvait entre l’Ile Verte et la rive du Médoc. Miracle ou conséquence naturelle d’abri ? Mais l’équipage ne se posa pas la question et en signe de reconnaissance ce sanctuaire fut construit. Il se présente surmonté d’une statue de la Vierge et dans les niches du socle se trouvaient les statues de St Pierre, St Paul, St Joseph et Ste Anne. Un violent orage en 1965 détruisit ces statues.
Ce sanctuaire faillit aussi être abattu lorsque les troupes d’occupation allemande décidèrent de creuser des casemates pour des batteries anti-aériennes. Mais l’édifice constituait un excellent repère pour l’aviation alliée… et il fallut l’opiniâtreté du maire M. GELLIE pour que la destruction soit évitée.