Maire de Plassac (1935-1945), propriétaire du château Bellevue, sous-préfet, député
Emile Gellie est né à Blaye le 12 août 1885. Son père est médecin à Bourg et sa mère, née Logette de Saint-Gatien, est d’origine blayaise. Il fait sa scolarité à Bordeaux. C’est à l’université de Besançon qu’il prépare une licence en droit. Il a rejoint son frère aîné qui est en poste à la préfecture. Le métier d’avocat ne le tente pas, il choisit la carrière préfectorale. En 1914, il s’engage comme pilote aviateur de reconnaissance et ses états de service sont reconnus par la croix de guerre 1914-1918 avec palmes. Il fut ensuite sous-préfet de Largentière, secrétaire général de l’Eure, puis sous-préfet de Saint-Quentin. Alors qu’il est en poste à Chartres, il rencontre celui qui va orienter sa vie politique, Maurice Maunoury, qui devient Ministre de l’Intérieur de 1922 à 1924 et qui le choisit comme chef de cabinet. |
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Il va travailler à son implantation politique locale. Sa famille est un atout essentiel. Le nom de Gellie est très connu dans l’arrondissement de Blaye. Les habitants de Bourg se souviennent de son père médecin. Son frère a été sous-préfet à Blaye de 1916 à 1918. Un de ses aïeux Lalande a été le confident de la Duchesse de Berry à l’époque de son passage à Blaye. Il a épousé en 1920 Emma Juhel-Renoy, petite nièce de Victor Bagnard constructeur du Château Bellevue. Elle est héritière de cette grande propriété viticole à Plassac. Après un échec aux élections de 1924, il est élu député en 1928 pour la circonscription de Blaye, puis réélu en 1932 et en 1936. Son rôle politique au niveau national est très important. Il s’intéresse particulièrement à la viticulture. Il est très engagé dans les questions de défense nationale. Il est proche de ministres importants. Mais sa carrière prend un tour essentiel lorsqu’il s’oppose à Flandin, président du Conseil, quand ce dernier envoie un télégramme de félicitations à Hitler après les accords de Munich. Il vote le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs à Pétain. La vie de sa circonscription est pour lui un souci permanent. Il est conseiller général depuis 1924. Son soutien à la viticulture est total. Il est à l’initiative de la création de la première coopérative viticole de Gironde Union des Grands Vins de Plassac. Il s’investit dans la vie culturelle et répond favorablement à Paul Raboutet, le sauveur de la Citadelle, pour entrer au comité d’honneur des Amis du Vieux Blaye. En 1935, il est élu maire de Plassac et le resta jusqu’en 1945. Il est élu à la première Assemblée Constituante le 21 octobre 1945. Mais la validation de son élection est contestée. Le 29 septembre 1945, sa réaction contre Flandin et son attitude pendant la guerre, des témoignages en sa faveur, conduisent un jury d’honneur à le relever de l’inéligibilité qui le frappait en raison de son vote favorable au maréchal Pétain au Congrès de Vichy. Retiré de la vie politique, il se consacre à sa propriété viticole et meurt à Plassac dans son château Bellevue le 21 avril 1962. |