Imprimer

 

Plassac, situé à 3km au sud de Blaye, occupe un territoire qui ne diffère guère de ceux des autres communes riveraines de l’Estuaire.

La limite sud de la commune (ruisseau dénommé Brouillon ou Gamaye) est considérée comme une « frontière » entre pays d’Oil et d’Oc.

La présence ancienne de l’homme est attestée par de nombreux vestiges. Les témoins d’un riche passé donnent à la commune une identité particulière. Niché dans ce beau pays de coteaux, Plassac mérite bien d’avoir été classé « Village ancien ».

Une fondation romaine

Dès le premier siècle, se construit en bordure de l’estuaire, un palais de style campanien. L’architecte, inspiré par les villae maritimes, fait bâtir pour un riche propriétaire italien -sans doute Blaccius- un magnifique ensemble, dont il reste de nos jours les vestiges. Le décor mural du troisième style pompéien tardif orne cette première villa. La propriété rurale s’étend sur le territoire actuel de la commune.

Sur la terrasse aménagée pour cette première villa, vont se succéder deux autres palais : l’un au début du IIe siècle, l’autre au début du Ve ; le dernier propriétaire connu, Saint Bertrand, évêque du Mans, fait don de cette propriété à son église dans un testament daté de 615.

Les vestiges de ces trois palais sont visibles sur ce qu’on appelle « les ruines de la villa gallo-romaine ». Le Conseil Départemental de la Gironde, propriétaire du site, en a réalisé une réhabilitation pour les rendre plus lisibles aux visiteurs. Il a également mis à disposition une restitution en trois dimensions de la villa du IIe siècle, présentée dans le musée des Amis du Vieux Plassac. Ce sont ainsi des outils touristiques de très grande qualité qui sont présentés dans la commune.

 

Le village médiéval

Il est difficile de retracer ce que fut le développement de Plassac, à l’époque médiévale : les vestiges architecturaux manquent pour jalonner l’histoire.

Un sondage dans l’église actuelle semble montrer qu’une construction mérovingienne avait été édifiée à cet endroit. Dans la mosaïque, qui est encore en place à côté de l’église, avait été creusée une tombe pour une jeune femme dont le squelette a été retrouvé.

Il semble que le village se soit regroupé sur le coteau, qui domine l’estuaire, au lieu-dit Montuzet ("Mont aux oiseaux"), autour d’un couvent dont la fondation date de 732 et dont des éléments sont encore visibles. La découverte d’un trésor monétaire en est un autre témoignage. C’est là, également, que la mémoire collective situe des légendes liées à la geste carolingienne. Ces légendes ont trait au passage des Sarrasins ; une trace visible en est la croix monolithe de "Faux cœur" (à l’origine "Fault-Cœur" : là où les cœurs des Sarrasins auraient défailli devant CHARLEMAGNE) ancrée dans le sol au lieu-dit Beaumont. Il n’est pas surprenant qu’une statue de CHARLEMAGNE soit visible dans l’église actuelle. 

A l’époque moderne

Les traces architecturales de l’époque moderne sont beaucoup plus nombreuses. Le bâti porte les marques du développement de la commune autour de trois pôles :

Elle s’organise sur les coteaux autour de « maisons nobles ». Celle de « Monconseil » et de « Gadeau », celle de la famille Papin de la Gaucherie  en sont des exemples.

Par ailleurs, des hameaux de vignerons portent des noms caractéristiques : « Le Chai », « Chopine », « Les Trincards ». Ces hameaux présentent des particularités architecturales avec leur « commun », petite placette autour de laquelle s’organise le groupement des maisons et avec leur puits, souvent voûté.

Dans le centre bourg, les rues suivent les courbes de niveau donnant une impression d’aménagement en terrasse, « à l’italienne ». Assez souvent, et notamment rue Chardonnet ou rue du Port, les habitations sont précédées par une petite cour fermée par un mur-bahut. A l’arrière, une parcelle allongée est occupée par un jardin.

Dominant un versant planté de vigne au sud de la commune, a été construit, en 1878, un élégant château néo-gothique sur l’emplacement d’une ancienne demeure seigneuriale.

L’île verte fait partie du territoire communal. Elle a connu une forte activité viticole au moment de la crise du phylloxera. Un village y a été aménagé au XIXe siècle autour de cette activité. Elle a inspiré un roman de Pierre BENOIT (« L’île Verte ») et le récit autobiographique de Pierre SIRE (« Le Fleuve impassible »).

Le port de Plassac a connu une très forte activité au XVIIIe, XIXe et début du XXe siècle. En bordure d’estuaire, se sont installées des familles de commerçants, négociants et capitaines au long cours. La construction de belles demeures en pierre de taille en témoignent. L’ancienne mairie, des habitations du lieu-dit « La Mandraude », les maisons autour du port méritent une mention particulière. Beaucoup sont construites durant la seconde moitié du XIXe siècle, et en particulier durant le Second Empire. Elles s’orientent en fonction de la rue ; elles ont un toit en ardoise ; elles disposent d’un parc ; elles occupent les espaces entre les différents « villages » initiaux.

Liée à l’activité maritime, une confrérie s’est installée à Plassac. Sa fondation est attribuée à EUDES, duc d’Aquitaine en 732. Elle doit son organisation à LOUIS XI. Pendant des siècles jusqu’à la Révolution, chaque année autour de la Pentecôte, s’organisent de grands pèlerinages de marins. Les paroisses en bord d’Estuaire depuis Bordeaux –la confrérie a son siège dans l’église Saint-Michel- participent à ces cérémonies. Les bâtiments appartenant à l’ancien couvent des Lazaristes et une demeure dans le bourg appelée « Le Prieuré » témoignent encore de cette présence religieuse. L’église conserve la statue de Notre-Dame de Montuzet et les reliques de Sainte Fructose. Le monument de la Vierge des Marins qui domine le village est de construction plus récente (1874) ; il a été consacré par Monseigneur DONNET, Archevêque de Bordeaux.

 

L’Urbanisation récente

L’habitat dispersé reste peu développé sur les coteaux. L’urbanisation s’est développée de manière linéaire, le long de la route départementale de Blaye à Bourg et le long de la voie communale du Bourg vers « Chante Alouette ». Les différents noyaux d’habitat des siècles précédents se sont rejoints.

Ailleurs, sur les longs versants descendant en pente douce vers le Brouillon ou le Gadeau, règne en maître un vignoble de qualité.